Au moment où je t’écris ces quelques mots, je suis sagement assise à bord du vol Air Transat TS357 à destination de Montréal.
Quand j’annonçais mon départ pour Santiago de Cuba il y a quelques semaines, j’ai eu droit à différentes réactions allant de « Mais Cuba c’est quand même hyper pauvre » à «tu vas dans quel resort » ou encore « la bouffe là-bas c’est une horreur ».
Que tu te reconnaisses ou non dans ces propos, j’ai quelques informations de la plus haute importance à te transmettre.
Fondée en 1515, Santiago de Cuba est une ville historique au charme inégalable située au Sud de l’île. C’est la deuxième ville la plus importante après la Havane mais surtout une véritable école de la vie!
J’en reviens bien plus riche que de n’importe quelle destination car je ne cesse de découvrir et apprécier ses multiples trésors cachés.
L’ARCHITECTURE COLONIALE ET LES COULEURS PASTELS
Un matin particulièrement gris du mois de janvier, j’ai demandé à mon fils de prendre une photo mentale de son environnement sur le chemin de l’école et de s’en rappeler quand nous serions à Cuba. Nous étions sur la rue du Prince Arthur et la neige autrefois d’une blancheur éclatante était souillée par la pollution.
Comme tu peux l’imaginer, le contraste était flagrant en arrivant à Santiago: ciel bleu, des points de vue éblouissants et une végétation riche. L’architecture coloniale aux couleurs pastels a un charme indéniable qui nous a immédiatement remis du baume au cœur.
UN RETOUR A L’ESSENTIEL
Marie Kondo et Dominique Loreau n’ont rien à apprendre à la population cubaine qui vit par définition dans une sobriété quasi extrême.
Le minimalisme est un style de vie imposé par un contexte économique qui ne leur laisse nul autre choix que celui de se contenter de l’essentiel.
Célèbres pour leurs voitures datant des années 50 qui fonctionnent grâce à un entretien régulier, les Cubains appliquent le même principe à tous leurs biens matériels.
Ce qui peut encore servir est entretenu et utilisé jusqu’à ce que mort s’ensuive. Pas de place pour la surconsommation et le superflu! Vivre au dessus de ses moyens est inenvisageable dans un pays où la majorité des habitants survivent.
UNE OVERDOSE DE CRÉATIVITÉ
Danseurs, chanteurs, musiciens, poètes, sculpteurs, j’ai rarement vu un tel concentré de créativité au mètre carré. Peut-être à Kinshasa. 😉 De nombreux cubains sont des artistes pluridisciplinaires d’un talent qui semble inné. Tu seras certainement impressionné•e par la rigueur artistique et la qualité de l’enseignement dans les différents conservatoires et écoles d’art.
De nombreux artistes cubains de renommée mondiale ont marqué les esprits. Tu croiseras aussi des individus talentueux capables de te soutirer des émotions fortes et qui resteront dans l’ombre car la vie est ainsi faite!
AUTHENTICITÉ ET RÉSILIENCE
Selon moi, l’authenticité et la résilience sont des traits culturels profondément enracinés dans l’histoire des Cubains et leur mode de vie.
Confrontés à des défis économiques, leur résilience les a aidés à surmonter ces difficultés. L’art est une forme d’expression qui reflète leur authenticité et leur capacité à trouver de la joie dans les moments difficiles.
Les habitants de Santiago que j’ai côtoyés ont une façon unique de voir la vie, en embrassant chaque moment avec une gratitude et un optimisme sincères. Ils demeurent un exemple inspirant de résilience et de force face à l’adversité.
L’ART DE « DISFRUTAR »
« Disfrutar » se traduit dans la langue française par « profiter, déguster, bénéficier de ». Il s’agit de s’amuser et profiter de ce que la vie nous présente pour nous divertir.
J’ai pu observer cet art de se changer les idées et saisir les occasions de “disfrutar” malgré les préoccupations quotidiennes.
Au coucher du soleil, on prend une bonne douche, on sent bon et on enfile ses plus belles tenues pour assister à un concert, danser la salsa ou se réunir autour d’un repas. Tous ces moments sont créés sans se forcer car c’est une philosophie de vie.
Je pense avoir assisté aux soirées salsa, hip hop et reggae les plus authentiques de toute ma vie. Je n’exagère rien!
LA CONSCIENCE DE TES PRIVILÈGES
Bien que ce ne soit pas l’objectif premier de mon voyage, je reviens toujours avec cette conscience de mes privilèges.
Je remercie le ciel pour les rêves réalisés et les opportunités saisies.
J’ai conscience de l’abondance dans laquelle nous vivons et du gaspillage qui en découle.
Je réalise que certains “problèmes” ne sont pas de réels problèmes, ils sont tout simplement proportionnels à notre vécu.
Ça vaut la peine de se remettre en question lorsqu’on dramatise des situations anodines et non irrémédiables.
J’avais le cœur serré et peu d’appétit en quittant Santiago de Cuba ce matin.
Santiago c’est mon coup de cœur et ma deuxième maison. Loin de moi l’idée d’embellir une réalité qui est durement vécue par les natifs du pays. Cependant on ne peut qu’être admiratifs face à la persévérance, la créativité et la capacité à rebondir malgré les obstacles quotidiens. Nous avons tous énormément à apprendre de cette culture.
Je souhaite du fond du cœur que mes amis “santiaguerros” puissent un jour assouvir leur curiosité et explorer le reste du monde.
C’était mon troisième séjour à Cuba et mon deuxième à Santiago. Jamais deux sans trois? Une chose est certaine, j’y retournerai « si Dios quiere »!
MES ADRESSES COUP DE COEUR
Pour se loger: Airbnb Chez Terina: 469 San Basilio
Pour découvrir l’histoire de la musique cubaine: El Museo de la Musica
Pour danser la salsa: La Casa de las Tradiciones ou La Casa de la Trova
Pour une journée relax à la plage: Playa El Frances ou Playa Siboney